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Géobiologue Lyon

Egalité des chances

La civilisation, c’est l’égalité des chances

 

Réduction des écarts de niveau de vie et de chance — une différence de 1 à 10 étant vue comme un idéal.

 

 

Il y a une injustice dans l’inégalité matérielle et cette injustice est d’autant plus criante que l’écart est grand. L’inégalité matérielle ne se manifeste pas seulement dans la possibilité d’acheter des objets ; elle se traduit surtout par des inégalités dans le niveau d’éducation, l’alimentation, les soins médicaux, l’accès aux ressources et à l’information, etc., inégalités qui à leur tour nourrissent des inégalités physiques ou des différences d’aptitude, qui à leur tour encore justifient l’inégalité entre personnes. Enfin, l’inégalité matérielle étant héréditaire, ces autres inégalités le deviennent aussi. Ainsi, plus les sociétés autorisent l’inégalité matérielle, plus les inégalités de naissance sont importantes.

Les inégalités criantes ne sont pas seulement injustes mais dangereuses. Elles favorisent la révolte et la criminalité ; elles ne peuvent être maintenues que par l’usage de la force, dans un état d’insécurité et de tension ponctué d’explosions de violence. Des exemples en attestent partout dans le monde, y compris dans les grandes démocraties industrielles.

Les tenants de l’inégalité soutiennent que les personnes ont des capacités différentes. C’est indéniable. Mais cela ne signifie en rien que certaines de ces capacités soient “meilleures” ni que les individus “valent” des prix différents. Certes, on peut soutenir que la capacité à remplir une tâche est monnayable en fonction de la rareté de la qualification et de l’importance de la tâche.

Mais ceci n’a rien à voir avec la valeur de la personne en tant que personne, mais seulement avec l’offre et la demande ; sur ce plan, la personne ne vaut ni plus ou moins qu’une pièce d’outillage. Dans la dynamique des systèmes économiques et politiques, il n’y a pas d’individus utiles et d’individus moins utiles : tous les individus sont superflus. Les personnes n’y ont pas de place. On soutient parfois que la “mécanique” ou la “logique” du système finira par faire le bien commun. Mais les mécaniques, aussi complexes soient-elles, n’ont aucune raison de servir le bien commun. Elles ne servent, en soi, aucun. Les systèmes peuvent être “archaïques”, “révolutionnaires”, ou “compétitifs”, ils ne s’intéressent ni à l’effet qu’ils produisent dans la vie quotidienne des personnes, ni aux pensées et émotions de ces personnes.

Selon les pays, les écarts de revenus entre patrons et salariés peuvent varier de un à dix (Japon), comme de un à cent (France) comme de un à mille (États-Unis). Mais les résultats économiques montrent bien que personne n’est mille fois ou même cent fois plus compétent que les employés qu’il dirige. En ce qui concerne ma valeur en tant que personne, comme ma compétence dans n’importe quel domaine, j’accepte de valoir dix fois moins que A ou dix fois plus que B, mais pas mille ni même cent fois plus ou moins.
Il n’est pas possible non plus de rayer toutes les différences de statut et de revenu. D’abord, les interactions humaines impliquent des distinctions de fait (par exemple, entre aînés et cadets, tuteurs et élèves, ancien et novice). Ensuite, elles s’appuient sur des sentiments de supériorité et d’infériorité qu’on ne peut pas simplement rayer en décrétant qu’ils n’existent pas. Enfin, parce que la réduction totale des inégalités passe par la redistribution totale des biens matériels, ce qui ne peut se faire que dans la violence.

 

La proposition que je fais est de viser des écarts de revenus et de moyens de 1 à 10 et d’en faire un idéal politique et social (position qu’on pourrait qualifier de “décimaliste”). Concrètement, cela signifie que dans une société donnée, les revenus devraient s’échelonner, disons, entre 1000 et 10.000 unités (par exemple, en France, entre 1000 et 10.000 euros par personne et par mois — ce n’est pas le cas aujourd’hui, avec un RMI de quelques 400 euros contre des salaires allant jusqu’à 160.000 euros par mois pour certains patrons de grandes entreprises, ce qui fait un écart de 1 à 400). — Cette notion peut aussi s’appliquer pour définir un idéal de différences maximales de PIB entre pays (pour l’instant, l’écart de PIB par habitant entre les pays les plus pauvres et les pays les plus riches est de 1 à 60).

 

Le décimalisme est-il possible ?

On soutient que le plafonnement des revenus est un obstacle à la motivation, au travail et à l’innovation. C’est probable. La solution se trouve peut-être dans la division des entreprises. Celles-ci s’orientent vers des unités de 50 employés ou guère plus, avec très peu de hiérarchie, beaucoup de sous-traitance et d’interaction avec des entreprises du même type. La politique en est qu’une entreprise qui grandit se divise en entreprises indépendantes, qui peuvent par la suite coopérer ou se séparer selon leurs intérêts propres. On peut supposer que dans de telles structures, (a) dans la mesure où l’entreprise est trop petite pour se maintenir sans innover il est facile de conserver la motivation individuelle sans passer par des augmentations de salaire démesurée ; (b) l’absence de hiérarchie et les contacts directs entre tous les partenaires permettent d’avoir une meilleure transparence sur les activités effectives et les salaires ; (c) la question des super-patrons (et des super-salaires) appelés à diriger des entreprises de milliers de personnes disparaît. On peut imaginer que dans ces conditions, il est raisonnable de viser un écart de revenu de 1 à 10.

 

 

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© Copyright 2009 Luc Élias-Kawada  et Jean-François Romang. Ces textes sont mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons - Paternité - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.0 France. La reproduction et la diffusion sont autorisées, sans modification et à des fins non commerciales.

 

 

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