Ce que je veux, de quelle manière est-ce que je le veux ?
Une fois mes motivations comprises — pourquoi les satisfaire de cette manière ?
Considérons les exemples suivants :
- Il y a eu un grave accident de voiture. Il semble que la personne responsable ait roulé excessivement vite, malgré la pluie, pour ne pas arriver en retard à une réunion.
- Une personne a consacré son existence à travailler pour l’avenir de ses enfants. Pendant trente ans, cette personne s’est levée très tôt et elle est rentrée chez elle très tard le soir. Mais maintenant, il apparaît que ses enfants devenus adultes n’ont pas construit des avenirs brillants ; de plus, non seulement ils ne lui manifestent pas de reconnaissance, mais c’est à peine s’ils lui parlent.
- Un parent manifeste de la brutalité envers ses enfants. Quand on lui demande pourquoi il n’agit pas plus calmement, il répond que ses enfants sont des bons à rien et qu’ils ne lui obéissent pas. Il apparaît en dernière analyse que cette personne est inquiète pour ses enfants et se désole de ne pas pouvoir les éduquer correctement.
- Des partenaires de travail se rencontrent pour aboutir à une collaboration, mais les points de vue divergent. On finit par aboutir à un compromis pour sauver le projet, mais personne n’est satisfait et la rencontre s’achève avec le sentiment amer d’être engagé dans un travail qu’on n’a plus vraiment envie de faire.
Certains de nos choix peuvent avoir des conséquences désagréables ou même désastreuses, alors même que les motivations qui ont guidé ces choix ne sont pas mauvaises en soi. Ceci parce que nous avons tendance : à laisser nos émotions diriger nos choix et nos actes, à nous focaliser sur des moyens, des circonstances ou des méthodes au lieu de viser au résultat, ou encore à confondre nos intentions, notre sincère désir d’agir, avec les actes eux-mêmes.
Dans les cas ci-dessus, il y a un projet concret, mais aussi une intention à caractère relationnel, associée au projet. Cette intention peut être louable, mais elle tend à prendre le pas sur le projet et sur sa bonne réalisation :
Projet | Intention secondaire |
aller à la réunion | pas arriver en retard |
réussir l’éducation de ses enfants | obtenir la gratitude |
éviter les difficultés futures | se faire obéir |
créer un nouveau produit | réussir une collaboration |
L’intention secondaire n’a pas à être sacrifiée — on peut téléphoner pour signaler son retard, ou reporter une collaboration à plus tard. Néanmoins, elle est secondaire. Ces différents cas montrent que quand le projet initial est perdu de vue, il peut ne pas aboutir du tout.
- Dans quatre exemples ci-dessus :
- Peut-on remonter aux motivations les plus profondes qui déterminent le projet initial ?
- Si oui, ce projet initial est-il désirable ? Peut-il être précisé ?
- Si oui, quels moyens peut-on employer pour la réalisation effective de ce projet ?
- Peut-on remonter aux motivations profondes de l’intention secondaire ?
- Peut-on satisfaire cette intention secondaire ?
2. Prenez une situation récente qui vous ait été pénible. Pouvez-vous l’analyser en termes de projet initial / intention secondaire ?
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