Abandonner la colère
La colère peut sembler légitime ou pédagogique — elle ne l’est jamais.
Un instant de colère peut détruire toutes les actions positives accumulées pendant des milliers de kalpas [. . .]. À vrai dire, il n’y a pas de faute plus grave que la colère.The Dalai-Lama : A Flash of Lightning in the Dark of the Night ; A Guide to the Boddhisattva’s Way of Life. Shambala Dragon Editions, 1994. Tenzin Gyatso, né Lhamo Dhondup le 6 juillet 1935 à Taktser, dans la province du Qinghai, est le 14ᵉ dalaï-lama. Moine bouddhiste de l'école gelugpa, il est intronisé chef temporel et spirituel du Tibet le 17 novembre 1950, un mois après le début de l'intervention de l'armée chinoise au Tibet.
Beaucoup de personnes pensent que d’être patient et de supporter de perdre est un signe de faiblesse. Je pense qu’elles se trompent. C’est la colère qui est un signe de faiblesse et la patience qui est un signe de force.The Dalai-Lama : A Flash of Lightning in the Dark of the Night ; A Guide to the Boddhisattva’s Way of Life. Shambala Dragon Editions, 1994. Tenzin Gyatso, né Lhamo Dhondup le 6 juillet 1935 à Taktser, dans la province du Qinghai, est le 14ᵉ dalaï-lama. Moine bouddhiste de l'école gelugpa, il est intronisé chef temporel et spirituel du Tibet le 17 novembre 1950, un mois après le début de l'intervention de l'armée chinoise au Tibet.
Quand quelqu’un se met en colère, cette personne perd toute possibilité d’être heureuse. C’est assez difficile en temps normal de réaliser des actions positives ; c’est impossible quand l’esprit est troublé par la colère.The Dalai-Lama : A Flash of Lightning in the Dark of the Night ; A Guide to the Boddhisattva’s Way of Life. Shambala Dragon Editions, 1994. Tenzin Gyatso, né Lhamo Dhondup le 6 juillet 1935 à Taktser, dans la province du Qinghai, est le 14ᵉ dalaï-lama. Moine bouddhiste de l'école gelugpa, il est intronisé chef temporel et spirituel du Tibet le 17 novembre 1950, un mois après le début de l'intervention de l'armée chinoise au Tibet.
Lorsque nous nous mettons en colère, nous avons immanquablement l’impression que notre colère est légitime, qu’elle est justifiée par les circonstances. Mais face à une situation donnée, quelle qu’elle soit, la colère n’est pas plus légitime que le mépris, l’indifférence, l’intérêt amusé, la persuasion, la fuite, etc. Elle n’est qu’une des manières possibles de réagir. Et elle est sans doute une des pires.
L’une des plus extraordinaires découvertes de la psychologie moderne, et une véritable révélation pour moi, est celle que Daniel Goleman expose à plusieurs reprises dans son livre sur l’intelligence émotionnelle : la colère est toujours liée à une forme de peur.
Cela explique pourquoi on se met si facilement en colère au volant d’une voiture ! C’est une situation de danger réel et continu : la personne qui conduit est sans cesse confrontée au risque d’être percutée par une autre voiture, de renverser un piéton, etc. C’est pourquoi elle tend à exploser à la moindre anicroche. Mais les autres colères sont également liées à la peur : peur d’être quitté, peur d’être raillé, peur de ne pas pouvoir faire valoir ses droits, peur d’être mis en danger, peur de ne pas être capable d’accomplir une tâche. De le comprendre m’a permis, en me demandant : “Je suis en colère ; de quelle peur s’agit-il ?”, de me glisser dans “l’espace” qui sépare les stimuli de leur réponse, et de me débarrasser de la colère.
Une des idées les plus courantes et les plus fausses sur la colère est que “de péter un bon coup ça soulage”, autrement dit : que de laisser exploser sa colère est bon pour l’humeur. C’est faux. C’est ce que Goleman appelle “the ventilation fallacy”. Pour des raisons chimiques liées au fonctionnement des émotions, la colère tend à abaisser le seuil de tolérance à l’adversité et à faciliter l’apparition de la colère. Autrement dit, plus on se met en colère, plus la colère vient facilement.
Enfin, il est couramment admis que la colère et la violence qui lui est associée sont de bons outils pédagogiques (cf. les métaphores militaires : botter le cul, mettre dans le rang, apprendre à vivre, faire rentrer ça à coups de trique, faire les pieds). C’est faux. La colère est la manifestation de l’incapacité à agir, et en particulier à faire passer le bien-fondé d’une façon de faire, d’une méthode, d’un mode de vie, d’un enseignement, d’une croyance. En effet, une personne qui sait où elle en est n’a pas besoin de se mettre en colère. C’est quand elle se rend compte que ses arguments ne sont pas solides qu’elle se met en colère. De plus, la colère braque les gens parce qu’elle leur donne l’impression qu’ils agissent mal et qu’ils sont mauvais. A la limite, la colère peut avoir un effet déclencheur sur quelqu’un de volontariste (c’est-à-dire de décidé à comprendre, à apprendre, à changer). Les personnes volontaristes savent interpréter la colère des autres. Mais elles sont rares et il serait fallacieux d’utiliser cet argument pour justifier la colère !
Comme outil pédagogique, la sincérité est une alternative à la colère. Exposer ses motivations sincères à faire quelque chose est un gain immédiat de confiance. Les personnes ne supportent pas d’être manipulées ; c’est pourquoi d’exposer sincèrement les avantages (et les limitations) d’une manière de faire est toujours profitable.
De plus, personne ne peut croire en un pur altruisme. Si la personne qui veut transmettre quelque chose ne précise pas ses motivations personnelles et ses objectifs, on croira qu’elle les cache. C’est pourquoi il est préférable d’exposer les avantages qu’on veut tirer des leçons qu’on donne : bonnes relations, amour, avantages matériels ; objectifs à court et à long termes.
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