Se remplir de sagesse
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Répondant à l’invitation à une cérémonie du Thé, j’entrai dans une pièce située à proximité d’un temple. Je remarquai un rouleau accroché dans l’alcôve. La peinture représentait une gourde et la calligraphie due au maître zen Rosen Takashina indiquait : « Si elle clapote, c’est qu’il n’y en a pas assez. » Quel est le sens de ce message de sagesse ?Shundo Ayoama Abbesse du monastère zen Sôtô de formation pour les nonnes, Shundô Aoyama est l’un des maîtres zen les plus éminents du Japon.Considérée par sa mère comme un cadeau du Bouddha, elle intègre dès l’âge de cinq ans le temple de Muryô-ji où elle reçoit une éducation religieuse.À l’âge de quinze ans, elle est ordonnée nonne dans l’école zen Sôtô. Après ses études supérieures à L’Université bouddhique de Komazawa, elle commence sa carrière d’enseignante donnant des conférences, dirigeant des sesshin (périodes de pratique intensive) et enseignant l’art du thé (Chado), de la calligraphie (Shodo) et de l’arrangement floral (Kado).Shundô Aoyama est également connu comme auteur d’ouvrages sur le bouddhisme zen, tel que Le zen et la vie ou Zen, graine de sagesse.
Une gourde remplie à ras bords de vin ne fait pas de bruit quand on la secoue. S’il ne reste qu’un peu de vin dans la gourde, elle clapote.
Les gens sont comme des gourdes. Les êtres humains vraiment conscients restent imperturbables et calmes quoi qu’il arrive. Ceux qui courent à droite et à gauche, toujours très occupés, se plaignant et s’excusant, ceux-là trahissent leur manque de sagesse.
Un jour où je descendais une rivière dans un petit bateau, je me fis une réflexion similaire. En amont, là où l’eau était peu profonde, la surface clapotait et s’écoulait bruyamment. En aval où la rivière était plus grosse et l’eau profonde, la surface était douce, calme et l’eau s’écoulait silencieusement.
À chaque fois que j’ai tendance à m’agiter, les mots de ce rouleau me reviennent à l’esprit.