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Géobiologue Lyon

Civilisation

Civilisation

 

Les apports de la civilisation ne sont pas les industries, les techniques ou les arts, mais sept grandes idées et leur mise en oeuvre.

 

 

L’Occident est empreint d’universel : il se croit, légitimement ou non, porteur d’un message dont la valeur est la même pour tous les humains. Arrêtons-nous y un instant, pour bien voir qu’aucun autre groupe humain ne partage cette ambition, juste ou folle. C’est cette tentation d’universel qui lui dicte la déclaration des droits de l’homme, qui le pousse à chevaucher de par le monde pour pacifier les conflits, et qui lui fait apparaître comme légitime d’imposer autant que possible sa conception de la démocratie. Voilà, si on peut dire, pour l’aspect positif des choses.

Mais c’est aussi par cette tentation d’universel qu’il impose non seulement sa conception de la démocratie, mais aussi de la culture, de la civilisation, de l’économie, du commerce et du progrès. Enfin, c’est également au nom de cette tentation d’universel que l’Occident a mené ses guerres, qu’il a légitimé la colonisation, et qu’il mène aujourd’hui ses guerres et ses colonisations économiques.

Néanmoins, abandonner la tentation universelle de l’Occident, n’est-ce pas jeter le bébé avec l’eau sale, comme, en vrac : jeter la liberté d’expression en même temps que l’impérialisme culturel ; l’égalité des femmes et l’éducation pour tous en même temps que la colonisation ; le refus des misères lointaines en même temps que les guerres de pacification ; la compensation des handicaps sociaux en même temps que les entraves économiques ; la solidarité en même temps que la fonctionnarisation ; la médecine égalitaire en même temps que l’interventionnisme ; etc. Je ne prétends pas avoir les réponses à ces questions ; mais je pense poser là des questions auxquelles il serait bon d’apporter des réponses. La tentation d’universel de l’Occident est selon moi la manifestation collective d’une forme de mission que se donnent, individuellement, beaucoup d’Occidentaux ; il est important de se demander si cette mission est légitime, et, sinon,   veiller à ne pas remplacer par n’importe quoi le vide qu’elle laisse.

Beaucoup d’Occidentaux tendent à se sentir grandis par les accomplissements de la civilisation occidentale. Mais beaucoup, si ce n’est la plupart, placent cette fierté dans des réussites douteuses ou anecdotiques : l’industrie lourde, la puissance militaire, l’existence passée de “grands hommes”, la statuaire grecque, la musique symphonique. Douteuses, parce que les grands accomplissements technologiques de l’Occident sont étroitement liés à son colonialisme, et déclinent avec la disparition de celui-ci. Comme l’écrit Lafcadio Hearn à la fin du siècle dernier, les progrès matériels sont accomplis dans le plus complet mépris de l’éthique sur laquelle l’Occident est censé s’appuyer (citation ci-dessus). Anecdotiques, parce que la plupart des arts occidentaux et beaucoup de technologies sont soit le fait d’individus marginaux, obsessionnellement passionnés, souvent mis au ban de la société, soit le produit du soutien politico-militaire.

Pourtant, ces réussites douteuses s’accompagnent de progrès moins souvent soulignés. Ceux-ci sont tout aussi importants en termes d’effet sur le monde et bien plus spécifiques à la civilisation occidentale que les arts ou la puissance guerrière. Il s’agit de :

  1. l’égalité des personnes (en particulier entre hommes et femmes) ;
  2. la démocratie (en particulier l’extension de la liberté de déplacement, d’expression, de représentation à toutes les personnes sans distinction) ;
  3. le refus de la violence comme mode de fonctionnement social ;
  4. l’élévation générale du niveau de vie et la réduction des écarts ;
  5. la capacité à instaurer la confiance envers ses contemporains et envers les institutions ;
  6. l’ élévation générale du niveau d’éducation et la réduction des écarts ;
  7. l’accès universel à la médecine (qui reste à transformer en une médecine plus responsable de ses propres effets et plus sensible à la souffrance des personnes).

Ces grandes idées ne dépendent pas d’un système sociopolitique. Elles peuvent aussi bien être appliquées que bafouées par la droite ou la gauche. Notre tâche individuelle n’est pas de travailler à imposer un système censé les appliquer lors de son avènement. Mais :

  • de les instaurer là où elles n’existent pas ;
  • de les renforcer là où elles sont vacillantes ou insuffisantes,
  • de les maintenir là où elles existent.

 

 

 

 © Copyright 2009 Luc Élias-Kawada  et Jean-François Romang. Ces textes sont mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons - Paternité - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.0 France. La reproduction et la diffusion sont autorisées, sans modification et à des fins non commerciales.

 

 

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